JVMI a reçu de
nouvelles informations crédibles selon lesquelles les autorités iraniennes
construisent sur le charnier de Khavaran, au sud de Téhéran, où des milliers de
victimes des exécutions extrajudiciaires de 1988 seraient enterrées.
La semaine
dernière, la Communauté internationale bahá'íe a annoncé que les autorités
iraniennes avaient interdit aux bahá'ís de Téhéran d'enterrer leurs proches
dans un espace qui leur était précédemment alloué dans le cimetière de
Khavaran. À la place, il leur a été demandé d'utiliser le site de la fosse
commune de Khavaran que les autorités affirment avoir " récemment vidé
".
La communauté
bahá'íe a protesté contre le nouvel ordre donné par les agents du bureau de
sécurité de l'organisation Behesht-e Zahra, qui gère Khavaran.
Photo de
nouvelles tombes au-dessus d'un charnier à Khavaran, en Iran.
Diane Ala'i,
représentante de la Communauté internationale bahá'íe auprès des Nations Unies
à Genève, a déclaré : "Les bahá'ís respectent les lieux de repos de tous
et, étant donné qu'au cours de nombreuses décennies, la communauté bahá'íe a
été confrontée à la profanation de ses propres cimetières, ils ne veulent pas
que quiconque vive la même douleur en enterrant ses morts là où d'autres ont
récemment reposé."
Des images
récemment publiées sur les médias sociaux montrent plusieurs nouvelles tombes
creusées au-dessus des fosses communes de Khavaran.
Au moins deux
personnes ont été enterrées dans ces tombes dans cette région ces derniers
jours, selon les informations fournies par des sources locales.
Les autorités
iraniennes ont précédemment détruit les tombes des victimes du massacre de 1988
dans d'autres villes, notamment Ahvaz, Mashhad et Tabriz. En 2017, les tombes
des victimes du cimetière de Behesht-e Reza à Mashhad et de Vadi-e Rahmat à
Tabriz ont été détruites. Fin juillet 2018, les autorités ont démoli et cimenté
les tombes des victimes du massacre de 1988 à Ahvaz, sous prétexte de
construire un boulevard.
La destruction
des fosses communes liées au massacre de 1988 cause d'énormes tourments
psychologiques aux familles des victimes. Il s'agit d'une tentative des
autorités de détruire les preuves de leur crime contre l'humanité. Les familles
attendent de l'ONU qu'elle prenne des mesures immédiates pour s'assurer que les
autorités mettent fin à cette torture et à cette destruction. Les preuves à
Khavaran et dans toutes les autres fosses communes doivent être préservées afin
de permettre une enquête internationale pour tenir les auteurs de ce crime
responsable.
La JVMI appelle
le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet,
à demander publiquement aux autorités iraniennes de mettre immédiatement un
terme à ce crime.
Justice pour les
victimes du massacre de 1988 en Iran (JVMI)
26 avril 2021