· Par Sara Daniel Publié sur nouvelobs.com
Le nouveau président de la République islamique est un
ultraconservateur qu’Amnesty International veut juger pour crime contre
l’humanité. Mais c’est avec lui qu’il faudra négocier la reprise d’un accord
sur le nucléaire.
Barbe, lunettes et turban noir, Ebrahim Raïssi vient d’être élu à la présidence de la République d’Iran avec 62 % des voix, malgré son manque absolu de charisme, sa démarche incertaine et son verbe hésitant qui le fait trébucher sur les mots. D’ordinaire une partition complexe se joue entre le président et le personnage le plus puissant du pays, le Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei. Mais pas cette fois.
Car Raïssi est l’homme du Guide. Mieux, l’homme de ses
basses œuvres, accusé d’être l’un des grands criminels de l’histoire. Cette
accusation, ce n’est pas une ONG américaine qui la formule. Non, elle est venue
du cœur du système iranien, de l’ayatollah Ali Montazeri, qui fut un temps le
successeur désigné de l’imam Khomeini, le fondateur de la République islamique
d’Iran.
« Un bel exemple de banalité du mal »
Voici dans quelles circonstances : le
15 août 1988, trois semaines après le début d’une opération menée par
la jeune République islamique contre ses opposants, l’ayatollah Montazeri
demande à voir les quatre membres de la « commission de la mort ». Ce
sont eux, forts d’une fatwa de Khomeini, qui décident du sort des adversaires à
la révolution. Au final, ils enverront à la mort plus de 30 000
prisonniers politiques. Raïssi, alors âgé de 27 ans, en est le
vice-procureur. Montazeri, religieux pacifique, est horrifié.
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