Les
Etats-Unis ont placé lundi 8 avr. 2019 les Gardiens de la
Révolution, l'armée idéologique du régime iranien, sur leur liste noire des
"organisations terroristes étrangères".
Pour les
Iraniens, le nom du Corps des gardiens de la révolution (CGRI / Pasdaran),
l’armée idéologique de Khomeiny équivaut à celui de la Gestapo, étant
l’organe de torture et d’assassinat du régime intégriste des mollahs.
Après la
chute du chah, dès son arrivée au pouvoir, Khomeiny fonde son armée spéciale et
idéologique, dont la première tâche est de réprimer et de tuer les opposants
politiques en Iran. La seconde est d'exporter la soi-disant révolution
islamique du clergé réactionnaire à l’étranger pour réaliser le rêve d’un nouveau
califat.
Pour ma
génération qui a participé à la révolution contre le chah pour un Iran libre et
démocratique, les gardiens de la révolution sont une expérience amère et
sanglante que nous avons payée très cher par des emprisonnements, des tortures
et la perte de parents.
Tous les
interrogateurs, tortionnaires, gardiens de prison étaient sans exception des
Pasdaran. Ces fous de pouvoir, exécutants des fatwas criminelles de Khomeiny ne
connaissaient aucune limite dans la sauvagerie.
J’ai raconté
histoire de mon petit frère, victime de sauvagerie des gardiens de la révolution (CGRI / Pasdaran)
dans un livre BD intitulée "un petit prince au pays des
mollahs".
Vous pouvez commander cet
ouvrage en version papier ou numérique sur ce lien
La situation
actuelle au Moyen-Orient, en Irak, en Syrie, au Yémen et au Liban est le
résultat de la graine plantée par Khomeiny.
Lorsque la
création de Daech dans les territoires irako-syrien a fait les gros titres des
médias, ces nouvelles n’avaient rien de neuf pour les Iraniens. Ils écrivaient
sur les réseaux sociaux que depuis près de 40 ans Daech règne sur l’Iran !
Quelles
horreurs a fait Daech que les mollahs n’aient pas commis : fouet,
tortures, exécutions, lapidations, amputations, crever les yeux, jeter dans le
vide, vitrioler les visages de femmes, etc.
Pour moi,
ancienne prisonnière politique et membre d’une famille de victimes du massacre
de 1988 l’inscription du corps des gardiens de la révolution sur la liste
« terroriste » des Etats-Unis , bien que trop tardive, est une bon
nouvelle.
Cette
inscription et les sanctions qu’elles génèrent ne visent pas le peuple iranien,
mais le bras de la répression et la mafia économique du régime, qui ébranle
déjà les piliers du régime. On peut voir à travers les déclarations des dirigeants
en Iran la frayeur que suscite cette mesure :
Les Pasdaran contrôlent l'ensemble de l'économie iranienne
Gholamreza
Jalali, chef de l'Organisation de la défense passive iranienne, a estimé que
c’est une « menace très
dangereuse » pour le régime car les Pasdaran contrôlent
l'ensemble de l'économie iranienne.
Il a
ajouté : « Cela
sanctionne plus que CGRI. Ces sanctions nous enfonceront tous, et toute
l’économie iranienne sera sanctionnée… Toute personne ou toute organisation
travaillant avec les Pasdaran sera sanctionnée… la base Khatam al-Anbiya est
impliquée dans de nombreux projets dans notre pays, notamment la construction
de barrages, de centrales électriques et de raffineries ... toute personne ou
entité qui traite avec la base Khatam al-Anbiya (organe qui coordonne les
activités économiques des Pasdaran) sera également sanctionnée. Par exemple,
5000 entreprises travaillent avec la base Khatam al-Anbiya qui est affiliée aux
pasdaran. 5 000 entreprises seront alors sanctionnées... Nous sommes confrontés
à une impasse : soit les Pasdaran doivent également être sanctionnés à
l'intérieur de l’Iran ; les unités de missiles balistiques, le ministère
de la Défense, les autres entités révolutionnaires, seront alors sanctionnées,
ce qui veut dire que nous nous sanctionnons nous-mêmes, empêchant leur
développement, ou toute personne ou organisme travaillant avec eux… Le
ministère de l'Énergie, fournit de l’eau et de l’électricité aux bases des
Pasdaran, le ministère de l'Énergie sera sanctionné. Ensuite, les Pasdaran
penseront à payer leurs factures à la banque. La banque devra être sanctionnée.
Par conséquent, ce sont des sanctions économiques très dangereuses... cela nous
enfoncera tous. Elle sera utilisée contre les entreprises privées, les
particuliers, les banques, ils seront tous sanctionnés d'une manière ou d'une
autre. Ce sont des sanctions très dangereuses aussi bien primaires que
secondaires, Cela deviendra un trou noir qui tournera et grandira sans cesse. »
(Télévision officielle 2e chaîne – 30 octobre).
Pendant sept
ans, l'Organisation de la défense passive a été sanctionnée par l'Union
Européenne pour la construction d'installations nucléaires, y compris le site
d'enrichissement d'uranium de Fordo.
Toute personne ou entité en rapport avec les Pasdaran sera sanctionnée
Le journal
Keyhan du clan de Khamenei écrit à ce sujet le 31 octobre : « L’inscription des Pasdaran sur la
liste noire aura un impact économique énorme sur le système… la partie
dangereuse et préoccupante est que toute personne ou entité en rapport avec les
Pasdaran sera sanctionnée. La situation devient encore plus compliquée à partir
du moment où, si un Iranien ou une entité est sanctionné, aucune banque ne
voudra coopérer, et ce réseau très fragile établi après l’accord nucléaire, se
fragilisera davantage… Compte tenu du fait que les pasdaran sont une entité
officielle liée au gouvernement, cela entraînera l’inscription sur liste noire
du gouvernement ou d'autres branches et entités... Il est même possible que la
Banque centrale soit inscrite... quand quelques milliers d'Iraniens et les
entités sont sanctionnées, il est naturel qu'aucune banque, petite ou grande,
ne soit disposée à coopérer avec le système ».
Conclusion
Les
préoccupations du régime viennent du fait que l'économie iranienne est dominée
à 50% par les pasdaran qui ne permettent pas la croissance de la société civile
iranienne. C’est un système fasciste et mafieux qui a ruiné le pays par une
corruption financière sévère.
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