Ahmad Raouf Basharidoust; une des victimes du massacre 1988, arrêté à l'âge de 16 ans, a été éxécuté après plus de 5 années de prison

مجاهد قهرمان، احمد رئوف بشري‌دوست پس از بيش از 5سال اسارت در زندانهاي خميني دژخيم در جريان قتل عام زندانيان سياسي مجاهد در سال 1367 به شهادت رسيد.

jeudi 7 janvier 2021

Un procès historique en Suède - témoignage d'Asghar Mehdizadeh


Le bureau du procureur suédois, sous la supervision du bureau du procureur albanais, a interrogé les témoins du massacre de 1988 et les familles des victimes à Achraf-3, en Albanie, pendant dix jours à partir du 7 novembre 2020 sur le bourreau Hamid Nouri.

Asghar Mehdizadeh, prisonnier politique de 1981 à 1994, a témoigné avoir vu Hamid Nouri pour la première fois à la prison de Gohardacht en 1986. Il a déclaré :

« À l’époque, j’avais demandé à être transféré à la prison de Racht. Hamid Nouri m’a dit : il n’y aura pas de transfert tant que tu ne coopéreras pas, parce qu’en ce moment tu admets être un partisan de l’organisation (OMPI) et tu insistes sur cette appartenance.


En guise de punition pour avoir effectué des exercices physiques en groupe, à deux reprises, nous avons été emmenés dans une pièce appelée “chambre à gaz”, qui n’avait pas d’ouvertures. Au bout d’une heure ou deux, nous transpirions tellement que nos pieds étaient mouillés et qu’il y avait des flaques d’eau sous nos pieds. Ils ouvraient la porte après nos protestations et nos cris et martèlements continus sur la porte. Ensuite, les bourreaux s’alignaient des deux côtés (formant un “tunnel”). Nasserian, Nouri et Lashkari se tenaient le plus près. Ils nous interrogeaient sur nos chefs d’accusations. Dès que nous disions que nous étions des partisans de l’OMPI, ils nous frappaient à coups de câbles et de bâtons pendant qu’ils nous poussaient vers les prochains gardes ou bourreaux.
De plus, en raison de la pratique de sports de groupe, en avril 1987, douze partisans de l’OMPI ont été emmenés à Evine pour un nouveau procès et condamnés au fouet et à être battus par câbles. Leur peine a été exécutée à Gohardacht par Nasserian, Lashkari, Nouri et d’autres tortionnaires.

Au printemps 1988, Nasserian et Nouri sont venus nous voir et nous ont dit : « quiconque se réfère à son accusation comme étant “Modjahed” (OMPI) doit attendre jusqu’à ce qu’on détermine son sort. »

Le 30 juillet, à 12h20, j’ai vu par une petite fenêtre que Lashkari et Nouri ont bandé les yeux de prisonniers et les ont emmenés à l’entrée de la cour, puis dans un hangar. J’ai appris plus tard qu’ils avaient été emmenés pour être exécutés.

Le matin du 1er août, Nouri est venu ouvrir les portes des cellules et a dit à tout le monde de se bander les yeux et de se mettre au milieu du couloir. Puis il nous a alignés et nous a amenés dans le couloir principal, où Davoud Lashkari était assis derrière une petite table pour interroger les gens. La principale question portait sur l’accusation. Quiconque disait qu’il était un “partisan” ou qu’il “soutenait l’OMPI” était remis à Hamid Nouri qui l’emmenait dans le couloir de la mort. Ce jour-là, il y a eu de l’agitation dans le couloir, et la foule augmentait d’heure en heure. Ce jour-là, 15 groupes de personnes ont été exécutés, des groupes composés de 10 ou 15 individus.

Le lundi 8 août, j’ai été envoyé dans le quartier 7, qui d’un côté surplombait les cellules d’isolement. J’ai communiqué avec la première cellule et j’ai réalisé qu’il s’agissait du [martyr] Hadi Mohammad-Nejad. Il m’a dit qu’ils l’avaient emmené dans la salle de la mort aujourd’hui et lui avaient demandé de coopérer et de recueillir des renseignements. « Comme je n’ai pas accepté, ils m’emmèneront pour m’exécuter », a-t-il ajouté. Il était le cinquième membre de sa famille à être exécuté.

J’ai été emmené dans le couloir de la mort mardi, qui était rempli de prisonniers aux yeux bandés. Au bout de quelques minutes, le gardien m’a dit: “pends des petites douceurs”. J’ai découvert plus tard qu’il parlait des personnes dans le couloir de la mort. Lorsque douze personnes ont été sélectionnées et sont passées devant la porte, plusieurs autres se sont précipitées pour leur passer devant en scandant « ô Hossein ! Vive la liberté ! Vive Radjavi et à bas Khomeiny ! » Un garde a dit : « Mais pourquoi vous courez pour être exécutés avant les autres ? » Un des prisonniers dans le fond a répondu à voix haute : « Vous ne comprendrez pas tant que vous ne serez pas à notre place et vous ne le serez jamais. » Puis ils ont emmené deux ou trois autres groupes pour les exécuter.

C’est au quatrième tour qu’un garde est venu me chercher et m’a emmené dans le couloir de la mort. J’ai vu de dessous le bandeau que près de la scène, c’était pratiquement plein de cadavres. Lorsqu’ils ont amené la quatrième série, les prisonniers ont scandé « A bas Khomeiny, Vive Radjavi, Vive la liberté ». Le garde a enlevé mon bandeau. Les gardes étaient sans voix et figés en regardant ces scènes et en entendant les slogans des prisonniers. Nasserian les a interrompus et a dit aux gardes : « Pourquoi vous restez silencieux ? Ces gens sont mauvais. » Nasserian, Nouri et Lashkari sont allés voir les prisonniers et ont enlevé le tabouret de sous leurs pieds (en les pendant). Mais avant d’arriver à la quatrième personne, les prisonniers ont commencé à repousser les tabourets eux-mêmes après avoir scandé les slogans « Vive les Moudjahidine, Vive Radjavi » et « A bas Khomeiny ». Ils ont eux-mêmes repoussé les tabourets de sous leurs pieds. Je n’ai pas pu le supporter et je me suis évanoui. Au bout d’un moment, un garde m’a jeté de l’eau sur le visage et j’ai repris conscience, et ils m’ont emmené à l’endroit précédent.

Après les exécutions, Nasserian est venu dans la salle 13 avec Nouri et a emmené tout le monde au Hosseiniyeh, où ils nous ont menacés de ne pas penser que les exécutions étaient terminées. Ils ont dit que celui commencerait à former un groupe retournerait à la potence. « Nous savons tout. Nous avons des taupes parmi vous. »


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