Ahmad Raouf Basharidoust; une des victimes du massacre 1988, arrêté à l'âge de 16 ans, a été éxécuté après plus de 5 années de prison

مجاهد قهرمان، احمد رئوف بشري‌دوست پس از بيش از 5سال اسارت در زندانهاي خميني دژخيم در جريان قتل عام زندانيان سياسي مجاهد در سال 1367 به شهادت رسيد.

jeudi 7 janvier 2021

Un procès historique en Suède - Hamid Nouri, bourreau du massacre de 1988 en Iran, face à la justice.


 Il s’appelle Hamid Nouri. Il a été arrêté lors d’un voyage en Suède, sur dénonciation d’un proche qui venait de faire le lien avec son passé de tortionnaire et de bourreau. Depuis les témoins se pressent au parquet suédois pour porter plainte et réclamer justice. En leur nom et celui des milliers d’hommes et de femmes qu’il a suppliciés et envoyés à la mort. Par groupes entiers.


Ce passé sanguinaire lui a permis en Iran d’accéder à des responsabilités et de s’assurer un compte en banque conséquent.
 

L’occident ayant fermé les yeux sur ce crime contre l’humanité dans lequel Nouri s’est impliqué corps et âme, si tant est qu’un bourreau ait une âme. Jamais il ne s’est soucié d’une quelconque arrestation dans ses déplacements en Europe. Pendant plus de 30 ans, l’impunité allait de pair avec la complaisance des démocraties. Il n’a pas vu le vent tourner. Il l’a rattrapé et envoyé en prison. Même de là il a cru qu’avec le chantage habituel du régime iranien, il pourrait s’en sortir. Or le dossier s’est tant épaissi, qu’il doit passer en jugement. Il avait tout prévu sauf que le sang versé demanderait justice.

Akbar Samadi, prisonnier politiques de 1981 à 1991 dans son témoignage devant le procureur suédois, raconte : « Le 6 août 1988, Abdolreza Akbari-Monfared a été exécuté. C’était un de mes camarades de classe et un adolescent. Il avait été arrêté avant le 20 juin 1981. Il avait été condamné à un an au départ, mais a été détenu jusqu’en 1988 et exécuté le 6 août. Plusieurs fois, lorsque nous faisions du sport en groupe, une cinquantaine de gardes se tenaient de part et d’autre avec des câbles électriques et formaient un « tunnel » humain. Lorsque nous le traversions, ils nous frappaient avec les câbles et nous emmenaient ensuite dans une pièce sans ventilation. Nous l’avions appelée la chambre à gaz. On y étouffait et on y perdait connaissance. Nous transpirions tellement que cela créait des flaques parterre.  Hamid Nouri [alias Abbasi] était l’un de ces gardes notoires qui contrôlaient et dirigeaient la répression et la torture des prisonniers. »

Des brouettes de cordes épaisses

Un autre témoin Hassan Ashrafian, a été arrêté en 1982 et condamné à douze ans de prison. Dans sa déposition, il a déclaré :

« J’ai vu Hamid Nouri [alias Abbasi] pour la première fois dans le hall 18 du quartier 2 de la prison de Gohardacht en compagnie de Nasserian. Depuis le début de l’année 1987, les prisonniers avaient été classés et déplacés en vue du massacre. Pendant cette période, différents formulaires avaient été placés dans chaque quartier tous les quelques jours, et les prisonniers devaient les remplir et les remettre au gardien de la prison (ce formulaire devait permettre d’identifier les prisonniers). A partir de la fin mai 1988, les journaux et les visites avaient été interdits. Ils avaient également emporté la seule télévision qui se trouvait dans le quartier.

« Le 30 juillet, en regardant par la fenêtre d’une grande pièce où les sacs et les affaires des prisonniers étaient conservés (nous l’appelions la salle des sacs et le régime l’appelait le Hosseiniyeh, et elle était située au bout du quartier 3, Hall 19), nous avons vu 5 à 6 gardiens de prison qui marchaient avec Davoud Lashkari, avec deux prisonniers afghans en uniforme de prison portant deux brouettes contenant des cordes épaisses. Ils se sont rendus dans un hangar où nous avons appris par la suite que des exécutions avaient eu lieu les 30 et 31 juillet. Deux jours plus tard, nous avons vu deux camions à travers la même fenêtre, dont l’un transportait les corps des prisonniers exécutés. J’ai vu cette scène d’en haut et à une distance maximale de 15 mètres. Après quelques minutes, le camion s’est dirigé vers la porte de sortie de la prison. Un autre camion s’est déplacé vers le lieu de l’exécution pour transporter les corps des autres martyrs.

En janvier 1989, nous étions avec les prisonniers dans la partie inférieure de la prison de Gohardacht. Hamid Nouri est venu dans notre quartier avec plusieurs gardiens. Les prisonniers ont commencé à se plaindre du manque de produits de première nécessité en prison. Après cette protestation, quand il a vu que nous avions un espace de vie propre et ordonné, il a dit : « Remerciez Dieu que si nous voulions appliquer pleinement la fatwa (décret religieux) de l’imam (Khomeiny), nous aurions exécuté la moitié du peuple iranien. Nous aurions dû exécuter tous ceux qui ont lu un journal de l’OMPI. »


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