Immédiatement après l’annonce de la désignation d’Ebrahim Raïssi comme prochain président de l’Iran, la secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard, a déclaré le 19 juin 2021 : « Le fait qu’Ebrahim Raïssi ait accédé à la présidence au lieu de faire l’objet d’une enquête pour les crimes contre l’humanité que sont les meurtres, les disparitions forcées et la torture, nous rappelle sinistrement que l’impunité règne en maître en Iran ».
En 2018, notre organisation a révélé documents à l’appui que Ebrahim Raïssi était membre d’une « commission de la mort ». Celle-ci a fait disparaître de force et exécuté extrajudiciairement en secret des milliers de dissidents politiques dans les prisons d’Evine et de Gohardasht près de Téhéran en 1988. Les circonstances entourant le sort des victimes et l’endroit où se trouvent leurs corps sont, à ce jour, systématiquement dissimulées par les autorités iraniennes. Et cela constitue un crime contre l’humanité permanent. »
Le 29 juin 2021, le rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits humains en Iran, Javaid Rehman, a également demandé l’ouverture d’une enquête indépendante sur les exécutions ordonnées par l’État de milliers de prisonniers politiques en 1988 et sur le rôle joué par Ebrahim Raïssi en tant que procureur adjoint de Téhéran. Il a déclaré lors d’une interview à Reuters : « Je pense qu’il est temps et qu’il est très important, maintenant que M. Raïssi est le président (élu), que nous commencions à enquêter sur ce qui s’est passé en 1988 et sur le rôle des individus. … Il existe une impunité généralisée et systémique dans le pays pour les violations flagrantes des droits humains, tant dans le passé que dans le présent. »