Juillet 1988 : le plus grand massacre des prisonniers politiques en Iran a commencé par une fatwa de Khomeiny, un décret religieux. Ce décret visant les Moudjahidine du peuple, dit que « Tous ceux qui, dans les prisons, maintiennent leur position en faveur des moudjahidine seront considérés « Mohareb » ou ennemi de Dieu et condamnés à mort ».
Ce décret nomme les membres de la « commission de la mort » : Hossein-Ali Nayeri, président de la commission , et les membres : Ebrahim Raïssi, substitut du procureur, Mostafa Pour-Mohammadi, représentant du ministère du Renseignement, et Echraghi.
Ils se mettent à l’œuvre à la fin de juillet 1988 en massacrant en quelques semaines des milliers de prisonniers politiques à travers le pays. Dans la plupart des prisons, il ne reste pas un seul survivant pour témoigner.
Monireh Radjavi, militante des droits de l’Homme et sœur de Massoud Radjavi, dirigeant de la Résistance iranienne, figure au nombre des victimes. Amnesty International l’avait déclarée prisonnière de conscience. Son époux avait été exécuté trois ans plus tôt. Elle était mère de deux filles.
Deux jours après le décret, l’ayatollah Montazeri a évoqué « l’exécution de plusieurs milliers de prisonniers en quelques jours ». Il a écrit à Khomeiny que les Moudjahidine sont un courant de pensée et ne pourront être éliminés par le massacre. Dans sa lettre aux membres de la « commission de la mort », Montazeri parle également du « massacre » des Moudjahidine.
En réponse à son fils, qui lui avait adressé une lettre, Khomeiny a écrit : « Quel que soit le stade où il se trouve, tout individu maintenant sa position en faveur des Moudjahidine sera condamné à mort. Anéantissez sans délai les ennemis de l’Islam… En ce qui concerne les modalités à suivre pour l’examen des dossiers, celles qui favoriseront l’exécution la plus rapide de la sentence, seront les bonnes. » Les organisations de défense des droits de l’homme qualifieront ce massacre de « crime contre l’humanité ».
Sur le nombre de victimes, les chiffres sont révélateurs : Dans un enregistrement vidéo adressé au Secrétaire général des Nations Unies, Reza Malek, un haut responsable du ministère du Renseignement, aujourd’hui emprisonné, témoigne : « Pendant plusieurs nuits en 1988, plus de 33.700 corps de prisonniers ont été enterrés dans des charniers.»
L’hebdomadaire britannique Sunday Times rapporte que 30.000 prisonniers ont été assassinés lors du massacre.
Toutes les autorités du régime ont été impliquées de près dans ce crime monstrueux. Khomeiny et Khamenei, les hautes autorités judiciaires, les directeurs de prisons et les chefs des pasdarans. Mais quatre hommes ont été particulièrement et directement impliqués.
Ces responsables occupent de très hautes positions judiciaires au sein du régime et ils ont aussi directement trempé dans la répression des manifestants lors du récent soulèvement en Iran :
- Le mollah Hossein-Ali Nayyeri, vice-président de la Cour suprême pour les affaires judiciaires.
- Le mollah Mohseni-Ejeï, procureur général, a promis aux manifestants la peine de mort s’ils refusaient de se repentir.
- le mollah Pour-Mohammadi a affirmé à l’adresse des manifestants, que : « Le pouvoir judiciaire est déterminé à rester ferme, et ne se laissera influencer par rien ni personne».
- Le numéro 2 du pouvoir judiciaire, le mollah Raïssi a qualifié de « Mohareb », ou ennemi de Dieu, tous les insurgés : « Concernant une organisation qui entre en guerre contre Dieu, comme celle des Moudjahidine… tout individu qui apporte son assistance, sous n’importe quelle forme ou dans n’importe quelle circonstance, sera considéré comme ennemi de Dieu »
…C’est ainsi que les exécutions continuent. Ces dernières semaines, sept prisonniers politiques ont été pendus. Les peines de mort se multiplient et les victimes attendent dans l’antichambre de la mort. Il faut tout faire pour empêcher ces exécutions !
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