Témoignage de Massoumeh Raouf Ancienne prisonnière
politique, membre du CNRI
ترجمه فارسي در انتهاي متن آمده است.
Mme Massoumeh Raouf ex-prisonnière
politique dont le frère a été exécuté dans le massacre a témoigné sur le
calvaire de sa famille lors d’une exposition, jeudi 31aout 2017, à
la Mairie du 2 à Paris.
Mesdames et messieurs, les élus
Chers amis, Bonjour
Je suis une ancienne détenue politique et sœur d’une
victime du massacre des prisonniers politiques de l’été 1988 en Iran.
Je salue la mémoire des victimes de ce crime contre l’humanité et
je rends hommage à leur persévérance dans la voie de la liberté car ils ont
refusé jusqu'au
bout de céder au fascisme religieux.
J’ai été arrêtée en septembre 81 et condamnée à 20 ans de
prison en 10 minutes dans un simulacre de procès. Mais au bout de 8 mois j’ai
réussi à m’échapper.
Quand les pasdaran ont compris mon évasion, toutes les filles de la cellule ont été
torturées et transférées dans diverses prisons. Beaucoup
d’entre elles ont été exécutées dans le massacre de 88.
Le régime s’est aussi vengé sur ma famille .Il
a arrêté ma mère qui avait un cancer.
Elle est décédée peu après sa libération.
Mon frère cadet Ahmad Raouf-Bachari-Doust qui avait été arrêté avant ma fuite a été
accusé de complicité dans mon évasion, et de nouveau a été interrogé et
torturé.
Depuis 29 ans mon père cherche la tombe de de son fils,
comme les parents des 30.000 autres victimes de ce crime contre l’humanité
commis sur ordre de Khomeiny.
il y a 29 ans, Khomeiny, ce criminel impitoyable, a
cherché à éliminer la résistance pour préserver son pouvoir. En vain !
Car le mouvement pour la justice prend de l’ampleur en Iran et ne lâchera pas
les mollahs.
Les générations qui sont nées après mon frère Ahmad sont
aujourd’hui en quête de vérité et de justice pour les victimes du «plus grand crime commis
sous la République islamique » comme l’a dit le 15 août 88 l’ayatollah
Montazeri, alors successeur de Khomeiny. Il a critiqué les membres de la «
commission de la mort», chargés d’appliquer/ le décret des exécutions massives.
Je vous assure que, le peuple iranien et sa Résistance ne connaitront pas de
répit tant que les responsables du massacre des prisonniers politiques ne
seront pas jugés.
Mon petit frère Ahmad n’avait
que 16 ans, quand il a été arrêté chez
nous dans un raid des gardiens de la révolution .
Ce n’était pas la première fois. Déjà entre 80 et 81, il avait été pris et torturé plusieurs fois
pour avoir participé à des meetings des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI),
l’opposition démocratique aux mollahs.
A la fin de 82, après plusieurs séries d’interrogatoires
et de torture, Ahmad a été condamné à 5 ans de prison à Racht.
Le 12 mars 83, les pasdarans ont incendié cette prison et ont ouvert le feu sur les prisonniers politiques qui tentaient
d’échapper aux flammes.
7 prisonniers des Moudjahidine du peuple ont péri dans
l’incendie. Mon frère qui avait perdu connaissance a été sauvé par un
prisonnier.
Mais quelques mois plus tard, en juin 83, le procureur de
Racht, incapable de briser la résistance dans la prison, a décidé d’exiler quarante
prisonniers dont mon frère. Il a été transféré à Evine à Téhéran, puis à
Gohardacht à Karaj. Je me souviens qu’en 84, j’ai reçu une lettre de ma famille
qui disait: « j’ai enfin réussi à
obtenir une petite visite. Ahmad portait des traces de tortures et de coups. Il
m’a raconté très vite ce qui s’était passé et comment ils
l’avaient torturé pendant le mois de
ramadan alors qu’il jeûnait. Ahmad m’a demandé de rapporter leur
grève héroïque à l’organisation des Moudjahidine. »
Ils avaient fait une grève de la faim pour
protester contre les conditions inhumaines en prison et la sauvagerie du régime. Maintenant en Iran,
Il y a un mois que des prisonniers politiques sont en grève de la faim et
ils sont dans un état critique. Les crimes des mollahs continuent toujours.
En mars 88, pour la première fois, j’ai reçu une lettre
d’Ahmad. Il avait écrit :
« si je voulais te raconter tout ce
que j’ai vécu durant ces années, je pourrais écrire des volumes. Laissons donc le récit de ce voyage forcé et de ces douleurs endurées à un
autre moment.»
Ahmad avait été libéré et cherchait à quitter le pays pour rejoindre la résistance. Mais à mi-chemin,
il a de nouveau été arrêté et torturé.
J’attendais son arrivée. Des jours d’attente qui n’en
finissaient pas.
Quand j’ai lu les
nouvelles sur le massacre, j’ai
décidé d’appeler mon père. Et mon père est
allé de prison en prison à la recherche d’Ahmad. Mais il n’a rien trouvé, ni nom, ni trace, ni
tombe.
Ahmad avait été pendu comme les 30.000 prisonniers
politiques exécutés sur ordre de Khomeiny dans ce massacre.
En 91, les agents du
renseignement ont dit à mon père qu’ils l’avaient exécuté dans la prison
d’Oroumieh, dans le nord-ouest de l’Iran, mais ils n’ont
pas dit où il était enterré.
Mon histoire n’appartient pas au passé car les
crimes des mollahs continuent en Iran.
Ils ont commencé par les exécutions des opposants
politiques et ont répandu la répression à
toute la société.
Je vous demande si le moment n’est pas venu de mettre fin
à cette machine infernal en Iran ?
En tant que victime de ce régime, au
nom du sang versé des innocents, je veux
que justice soit faite. Il faut briser le silence sur ce massacre et les Nations Unies doivent prendre les mesures
nécessaires pour juger les dirigeants du régime pour ce crime contre
l’humanité.
Je voudrais terminer sur un poème que mon frère a écrit
en prison :
Submergé par le malheur, l'Iran n’est pas
réduit au silence.
Dans notre longue nuit, partout coule le sang
des innocents.
Grâce à notre combat pourtant, demain le
soleil se lèvera.
Il faut prêter serment au nom du sang des
innocents.
Il faut agir. Il faut agir.
سخنراني معصومه رئوف در نمايشگاه قربانيان قتل عام 67 در شهرداري منطقه دو پاريس ـ 31 اوت 2017
جنبش دادخواهي در ايران اوج مي گيرد و ملاها را رها نخواهد كرد.
خانمها ، آقايان
دوستان عزيز
من يك زنداني سياسي سابق و
خواهر يك قرباني قتل عام زندانيان سياسي در تابستان 67 در ايران هستم.
به خاطره قربانيان اين جنايت
عليه بشريت درود مي فرستم و پايداري آنها در راه آزادي را گرامي مي دارم ؛
زيرا آنها تا آخرين لحظه در برابر فاشيسم مذهبي ايستادند و نه گفتند.
من در شهريور 60دستگير و ظرف
10دقيقه در يك بيدادگاه به 20سال زندان محكوم شدم. اما پس از هشت ماه
توانستم از زندان فرار كنم. وقتي كه پاسداران متوجه فرار
من شدند همه دختران زنداني در سلول را شكنجه و به زندانهاي مختلف منتقل كردند.
بسياري از آنها در جريان قتل عام 67 اعدام شدند.
رژيم همچنين از خانواده ام
انتقام گرفت. آنها مادرم را كه به بيماري سرطان مبتلا بود دستگير كردند. او كمي پس
از آزادي از زندان در گذشت. برادر كوچك من، احمد رئوف
بشري دوست، كه پيش از فرار من از زندان دستگير شده بود؛ به همدستي در فرار من متهم
و مجددا به زير بازجويي و شكنجه برده شد.
29سال است كه پدرم در جستجوي
مزار پسرش مي باشد. مانند ديگر والدين 30هزار قرباني اين جنايت عليه بشريت كه
بدستور خميني انجام شد.
29سال پيش خميني، اين
جنايتكار بيرحم، براي حفظ حكومتش تلاش كرد كه مقاومت را از بين ببرد. تلاشي
بيهوده. زيرا جنبش دادخواهي شهيدان در ايران ابعاد گسترده اي يافته و گريبان
آخوندها را رها نخواهد كرد.
اكنون نسلي كه بعد از برادرم
احمد بدنيا آمده اند در جستجوي حقيقت وعدالت براي قربانيان «بزرگترين جنايت صورت
گرفته در جمهوري اسلامي» هستند. آيت الله منتظري جانشين وقت خميني در
24مرداد 1367 خطاب به «هيات مرگ» كه مسئول اجراي حكم خميني و اعدامهاي گسترده
بودند، به اين اعدامها اعتراض كرده بود.
من شما اطمينان ميدهم كه ملت
ايران و مقاومت ايران تا زماني كه مسئولان قتل عام زندانيان سياسي به محاكمه كشيده
نشوند، آرام نخواهند گرفت.
برادر كوچك من احمد رئوف بشري
دوست، وقتي كه درحمله پاسداران به خانه ما دستگير شد؛ فقط 16 سال داشت.البته اين اولين باري نبود كه
دستگير مي شد. در فاصله سالها 60-59 بارها بخاطر شركت و فعاليت در ميتينگهاي
مجاهدين خلق ايران، مخالفان دموكراتيك ملاها؛ دستگير و شكنجه شده بود.
اواخر سال 61 بعد از چند دور بازجويي و شكنجه احمد به 5 سال زندان محكوم شد و در رشت زنداني بود. در تاريخ 22 اسفند 1362 پاسداران اين زندان را به آتش كشيدند و به سوي زندانياني كه تلاش مي كردند از شعله ها فرار كنند تيراندازي كردند. برادرم در حالي كه بيهوش شده بود، توسط يكي از همرزمانش نجات داده شد.
چند ماه بعد ، دادستان رشت
عاجز از شكستن مقاومت زندانيان تصميم گرفت كه 40 تن از زندانيان مجاهد را تبعيد
كند كه برادر من هم جزو آنها بود.
احمد به اوين در تهران و سپس به گوهر دشت كرج منتقل شد. به يادم دارم كه در سال 64 نامه اي از خانواده دريافت كردم كه در آن آمده بود: «پس از مدتها به من ملاقات كوتاهي دادند. احمد كه آثار ضرب و شتم و شكنجه ها از ظاهرش پيدا بود، خيلي سريع ماجرا را برايم شرح داد و گفت كه در ماه رمضان با دهن روزه چطور به جانشان افتادند. احمد از من خواست خبر اين اعتصاب قهرمانانه را به سازمان برسانم». آنها براي اعتراض به شرايط ضدانساني زندان و وحشي گريهاي رژيم دست به اعتصاب غذا زده بودند.
هم اكنون نيز در ايران
زندانيان سياسي یکماه است که در اعتصاب غذا و در شرایط بسیار وخیم هستند.
بله جنایت ملاها همچنان ادامه دارد.
در اسفند66 براي اولين بار من
نامه اي از احمد دريافت كردم. او نوشته بود: «اگر بخواهم از آنچه در اين سالها بر
من گذشته برايت بنويسم، مثنوي هفتاد من كاغذ مي شود. پس شرح اين هجران و اين خون
جگر ـ اين زمان بگذار تا وقت دگر»
احمد آزاد شده و در تلاش براي
خروج از كشور و پيوستن به مقاومت بود. اما در نيمه راه، بار ديگر دستگير و به زير
شكنجه برده شد.
من منتظر آمدنش بودم. روزهاي
انتظاري كه به پايان نمي رسيد. وقتي كه خبرهاي قتل عام را شنيدم، تصميم
گرفتم با پدرم تماس بگيرم. پس از آن پدرم زندان به زندان به جستجوي احمد پرداخت.
اما چيزي نيافت. نه نامي، نه نشاني، نه مزاري.
احمد مانند 30هزار زنداني
سياسي طبق حكم خميني بدار آويخته شد. در سال 70مزدوران وزارت اطلاعات به
پدرم گفتند كه احمد را در زندان اروميه اعدام كرديم. اما حتي از گفتن محل دفن او
خودداري كردند.
داستان من فقط مربوط به گذشته
نيست. زيرا جنايات ملاها در ايران ادامه دارد. آنها سركوب را با اعدام مخالفان
سياسي شروع كردند و بعد به همه جامعه گسترش دادند.
من از شما مي
پرسم آيا زمان آن نرسيده است كه به اين كشتار بي پايان آخوندها در ايران پايان
داده شود؟
بعنوان يك قرباني اين رژيم و
بنام خونهاي بيگناه ريخته شده، من ميخواهم كه عدالت اجرا شود. بايد سكوت در باره
اين قتل عام را شكست. سازمان ملل بايد براي محاكمه رهبران رژيم كه دست اندركار اين
جنايت عليه بشريت بودند، تدابير ضروري اتخاذ كند.
ميخواهم سخنانم را با شعري كه
برادرم در زندان سروده بود به پايان برسانم.
ايران غرق بلاست، اما پر
ازصداست.
در اين شبهاي تار كه خون
بيگناهان مي چكد از هر سو
آفتاب فردا، از نبرد ما
طلوع خواهد كرد.
بايد با خون عهد وپيمان بست.
بايد برخاست. بايد برخاست.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire