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3o ans déjà de ce chapitre crucial de l'histoire iranienne et du régime actuel à l'heure de son déclin et de sa chute certaine. C’est un anniversaire triste pour des milliers familles endeuillé comme moi.
Ce massacre commença à la fin du mois de juillet 1988 coïncidant avec la fin de la guerre Irak-Iran. 30.000 prisonniers politiques furent sauvagement assassinés dans les différentes régions de l'Iran, dont mon frère cadet Ahmad Raouf-Basharidoust. La plupart étaient membres ou sympathisants de l'Organisation Moudjahidines du Peuple d'Iran, le principal mouvement d’opposition contre la dictature islamiste. Mon petit frère Ahmad n’avait que 16 ans, quand il a été arrêté chez nous dans un raid des gardiens de la révolution.
Il a fallu d'un décret religieux (fatwa) du Guide suprême l'ayatollah Khomeiny pour que la tuerie commence. « Tuez tous ceux qui sont en guerre contre Dieu et ennemis de l'Islam », avait-il écrit. Mon frère Ahmad a été pendu comme les 30.000 prisonniers politiques exécutés sur ordre de Khomeiny dans ce massacre. Des années plus tard en 1991, les agents du renseignement ont dit à mon père qu’ils l’avaient exécuté dans la prison d’Oroumieh, dans le nord-ouest de l’Iran, mais ils n’ont pas dit où il était enterré.
Ainsi toutes les régions de l'Iran devinrent un cimetière pour ces jeunes militants jetés dans des fosses communes, celles qu'à l'heure présente, avec des pelleteuses, le régime essaye d'effacer toute trace en broyant leurs os pour construire des routes comme symbole d'un faux progrès.
L'actuel président de l'Iran, le mollah Hassan Rohani, lui aussi fut un complice. Car en 1988 il occupait la fonction de vice-commandant de l'armée du régime, de ce fait, au courant de ce crime et de surcroît l'approuvant. Ceci montre qu’Hassan Rohani n'a rien d'un président modéré. La preuve évidente c'est qu'il a placé ses compères de la « commission de la mort » comme ministres dans des postes clés de son gouvernement. Cette « commission de la mort » a obéi aux ordres venus du Guide suprême, tout en sachant qu’ils étaient des ordres injustes, iniques et meurtriers.
Sans doute ces opposants furent choisis parce qu'ils incarnaient aux yeux des bourreaux une certaine idée de liberté et d'égalité et que dans leur délire sanguinaire ces ennemis des droits humains voulaient supprimer les témoins de cet air de liberté.
Jusqu'à maintenant une conspiration du silence s'est emparé de l'humanité pour nous rappeler que le mal absolu sommeille toujours dans le cœur de certains ou pour que leur passivité de jadis, dans d'autres lieux pour d'autres crimes, reste encore réveillé.
Comment s'effectuât-il cette prise de conscience pour éclairer la nature profonde du régime théocratique iranien et sa haine pour la liberté ? Pour que ce cri soit entendu il a fallu qu'un ayatollah excédé par la portée des crimes du régime auquel il appartenait, décide de laisser un message accablant, dont son fils a osé le sortir à la lumière.
Quoi faire donc des criminels ? Continuer à dénoncer où attendre que les instances internationales décident d'agir ?
La fin du régime semble proche, ils seront certainement jugés par le peuple iranien secondés par des juges internationaux. Mais ils devront rendre compte comme les nazis à Nuremberg.
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/iran-30-ans-deja-que-le-crime-fut-206720
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